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Photo du rédacteurNine Ka

Mottainai, Boro, Sakiori : l'artisanat japonais pour une mode durable / Réparer et faire réparer ses vêtements

Dernière mise à jour : 29 déc. 2024


Je ne sais pas par où commencer pour évoquer l'impact de l'industrie textile sur notre environnement et nos vies. Les chiffres sont vertigineux.

Chaque année, 90 millions de jeans sont vendus en France. La production d'un seul jean nécessite entre 7 000 et 10 000 litres d'eau, et il peut parcourir jusqu'à 65 000 kilomètres avant d'arriver dans nos armoires. En moyenne, un Français jette environ 12 kg de textile par an. Au Bangladesh, le salaire moyen d'un ouvrier du textile est de 83 €, soit seulement 30 % du minimum vital.

Face à ces réalités, il est crucial d'adopter une approche plus durable dans notre consommation de vêtements.


Buy less, Choose well, Make it last

Vivienne Westwood


Consommer moins mais mieux, faire durer nos vêtements, Les réparer, chérir leurs cicatrices et les moments de vie qui y sont associés. Pour mobiliser les acteurs de la filière textile, l'organisme Re_fashion a lancé le mouvement #RRRR pour une mode durable : Réparer, Réutiliser, Recycler et Réduire.


Réduire : Redécouvrir le "mottainai"


Réparation d'un panier @kanine.mending
Réparation d'un panier @kanine.mending

Pour donner corps à cette démarche, nous pouvons nous inspirer du concept japonais de "mottainai", qui se traduit par « Ne gaspille pas ». Nous nous sommes peut-être égarés dans cette société de consommation. Redécouvrir le "mottainai" pourrait être une partie de la solution. Devons-nous réapprendre à respecter et à aimer nos objets ? Les réparer est une réponse économique, mais c'est aussi un mode de vie. Cette idée de la valeur des choses permet d'apprécier leur singularité, leur histoire et les souvenirs qui y sont associés, loin de la vision d'une société axée sur la consommation.

Des techniques ancestrales sont alors remises au goût du jour, comme le "kintsugi" (jointure en or), une méthode de réparation de céramiques avec de la laque saupoudrée d'or. L'histoire de l'objet est prise en compte, ses cicatrices sont valorisées, et l'accident devient le commencement d'une nouvelle vie.



Réparer ou faire réparer ses vêtements : Le "boro"


Dans le même esprit de valorisation et de réparation, pratiquer le boro m'accompagne sur le chemin de la résilience. Appliquer ces principes aux objets et à moi-même : réparer, se réparer, accepter et accueillir le changement, chérir ses cicatrices.

Le mot "boro", dérivé du japonais "boroboro", pourrait se traduire par "guenille". Il désigne un tissu raccommodé à l'aide de broderie sashiko et de morceaux de tissus. Cette technique a traversé les siècles grâce au travail du folkloriste Chuzaburo Tanaka, qui a rassemblé plus de 20 000 pièces au cours de sa vie.



Boro, motif hitmezashi et tissus teintés à la teinture végétale @kanine.mending
Boro, motif hitmezashi et tissus teintés à la teinture végétale @kanine.mending

Réparer pour les autres m'offre des moments de partage. On me conte l'histoire des vêtements, des tranches de vie, et ces échanges enrichissent l'expérience de la réparation.




Réutiliser et Recycler : Le tissage "sakiori"


Dans la continuité de ces traditions, le tissage "sakiori", né à l'époque Edo au Japon, illustre parfaitement les principes de réutilisation et de recyclage.


La pratique du "sakiori "s'inscrit dans une tradition de respect pour les ressources disponibles. Au lieu de gaspiller des textiles abîmés, ils sont transformés en pièces robustes et esthétiques, souvent utilisées pour fabriquer des vêtements, des tapis et d'autres articles ménagers. Ce procédé témoigne d'une ingéniosité et d'une durabilité qui contrastent avec les tendances actuelles de consommation effrénée et de production de déchets.

La technique de tissage est relativement simple. Les tissus usagés sont d'abord déchirés en bandes étroites, puis tissés avec des fils de coton ou de chanvre pour créer un nouveau matériau. Le résultat est une étoffe qui porte les marques de son passé, avec des variations de couleur et de texture qui racontent une histoire unique.


Adopter des techniques comme le "boro" et le "sakiori" dans notre vie quotidienne, réparer et faire réparer ses vêtements, nous invite à repenser notre rapport aux objets et à la consommation. En valorisant les matières usagées et en célébrant l'histoire et les imperfections des matériaux, nous pouvons contribuer à un monde plus durable et plus respectueux de l'environnement.


Faire réparer :


Apprendre à broder et à réparer :


Pour aller plus loin :

Des solution pour Réparer, Réutiliser, Recycler et Réduire :


S'engager :

Fashion Revolution "Imaginons ensemble un système de la mode juste et équitable pour les humains et la planète."


Faire réparer :


Apprendre à broder et à réparer :









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